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Lettres patentes autorisant Cosme du Moustier, maître particulier de la Monnaie de Rouen, de fabriquer certaine quantité de marcs d'oeuvre de testons et demi-testons

1546, 8 février

Arch. nat., Z1b 63 f° 209r°. Copie

Françoys, par la grâce de Dieu, roy de France. A noz amez et féaulx conseilliers les généraulx par nous ordonnez sur le faict de noz monnoyes, salut et dillection. Notre cher et bien amé Cosme du Moustier, maistre de la Monnoye de Rouen, nous a faict dire et remonstrer comme puis quelque temps en çà il ayt esté livré en lad. Monnoye par plusieurs changeurs, marchans et autres personnes grande quantité de vaisselle d'argent et lingotz, lesquelz led. suppliant ne pourroit convertir en monnoye sans grosse perte et dommaige s'il n'avoit congé et permission de nous d'iceulx applicquer à faire testons, en quoy <...> prouffict et utillitté de nous et de la chose publicque sera grandement gardé si nous a humblement faict supplier et requérir sur ce luy pourveoir et luy donner permission de convertir led. argent qui a esté ainsi et sera apporté en lad. Monnoye comme dict est jusques à la quantité de mil ou douze cens mars seullement, et sur ce luy octroyer noz lettres convenables. Pour ce est-il que nous, considéré ce que dessus, désirans sur toutes choses le bien et commoditté de la chose publicque de notre royaume, avons à icelluy suppliant permis et octroyé, permectons et octroyons par ces présentes, de notre grâce espéciale, plaine puissance et auctorité royal, qu'il puisse et luy loise convertir et transmuer dud. argent qu'il a et pourra avoir cy-après en lad. Monnoye, tant en lingotz que vaisselle, jusques au nombre et quantité de mars de telle quantité que vous arbitrez en testons et demys-testons, pourveu qu'il les face ou face faire de bon poix et alloy, en y gardant sur le tout noz ordonnances faictes sur le faict de noz monnoyes, et ce faict qu'il les puisse distribuer et en disposer ainsi qu'il advisera bon estre et est acoustumé faire en tel cas. Si vous mandons que de noz présens grâce, congé et permission vous faictes et souffrez et laissez led. exposant jouyr et user plainement et paisiblement, sans luy faire mectre ou donner ne souffrer estre faict mys ou donner aucun trouble, destourbier ou empeschement au contraire, lequel si faict, mis ou donné luy estoit le mectez ou faictes mectre incontinant et sans délay à plaine et entière délivrance et au premier estat et deu, car tel est notre plaisir. Donné à Paris le huictiesme jour de février l'an de grâce mil cinq cens quarente-cinq et de notre règne le trente-deuxiesme. Ainsi signé, Par le roy, maistre Lazare de Barf, maistre des requestes ordonaires de l'hostel, présent <...> et scellé sur simple queue de cire jaulne.